Née en 1921, Simone Kaminker (père juif d’Europe centrale) prend le nom de sa mère, Signoret, pendant l’Occupation allemande. À vingt ans, à Saint-Germain-des-Prés, elle rencontre Daniel Gelin, Marcel Duhamel, puis Yves Allégret qu’elle épouse. Il lui donne son premier vrai rôle au cinéma et une fille avant qu’elle ne l’abandonne pour Yves Montand, l’homme de sa vie ! En contrepoint, l’auteure rappelle avec une admiration évidente les prises de position politiques de l’actrice : inscription à la CGT, signature du Manifeste sur le droit à l’insoumission dans la Guerre d’Algérie, manifestation contre la Guerre du Vietnam… saluant aussi ses talents d’écrivain.
Plus connue pour ses activités politiques, Huguette Bouchardeau est aussi une biographe prolixe, d’Agatha Christie à Nathalie Sarraute (NB décembre 2003). Vingt ans après le décès de Simone Signoret, elle donne ici un récit sobre que l’on souhaiterait parfois plus critique, mais vivant et chaleureux, de l’existence de celle dont toute une génération a gardé en mémoire l’inoubliable « Casque d’or », la monolithique Elisabeth Proctor des « Sorcières de Salem », la pathétique Madame Rosa de « La Vie devant soi »…