Au Royaume des Oublieux vivent deux tribus : celle des Têtes qui commande et a tous les privilèges et celle des Mains vouée à l’obéissance et aux travaux les plus durs. Un jour, des Têtes se mettent en grève ce qui met le roi Alcide très en colère. Mais sa fille, la petite princesse Amal, veut comprendre ce qui se passe et décide de partir au pays des Mains, qu’elle ne connaît pas. En chemin, elle rencontre dans une chaumière cachée dans la forêt une étrange femme qu’elle prend d’abord pour une sorcière. C’est la philosophe Simone Weil, qui va lui faire découvrir le monde du travail, l’injustice du capitalisme, les horreurs de la guerre… mais aussi les luttes sociales et la solidarité.
On le voit, le projet est ambitieux, et on peut juger un peu artificielle la fable assez naïve utilisée pour aborder toutes ces notions même si l’autrice parvient à en faire comprendre certaines (l’exploitation des travailleurs, le travail à la chaîne). On peut regretter aussi que l’extraordinaire figure de cette philosophe ne soit pas mieux mise en valeur, même si certains aspects de sa pensée sont évoqués. Quelques lignes présentant la vraie Simone Weil auraient été bien utiles. Les illustrations sont assez insolites mais bien adaptées au récit qui s’adresse plutôt aux 8-10 ans. (S.J.)