Sin le veilleur

GUIBERT Françoise de, CALLEJA Audrey

Sin n’est qu’une tache d’encre qui s’ennuie dans un vieux cahier, au grenier. Il s’extirpe de la page et part à la découverte du monde : les enfants endormis font les frais de sa curiosité. Quand il se penche sur eux, nuit après nuit, ils hurlent de frayeur. Sauf une petite fille, les yeux grand ouverts dans le noir, silencieuse. Elle désarçonne le mauvais plaisant qui va trouver dans son cahier… une histoire à lui raconter.  Le plaisir pervers d’effrayer fait place à celui d’émerveiller. Une amitié est née qui désarme le loup solitaire dans cette histoire de rencontre nocturne propice à chasser les cauchemars. L’écriture est simple, sans fioritures ni digressions. Le dessin parle de lui-même, variant, au fil des métamorphoses de la tâche, les expressions des visages soulignés au trait fin. Des cadrages serrés autour des personnages dramatisent les rencontres. Les décors légers exploitent plusieurs techniques, entre collages, hachures ou pointillés, sans saturer l’image, sans nuire à sa force narrative. (C.B.)