Franck et Pierre-François, qui sâĂ©taient perdus de vue depuis douze ans, se donnent rendez-vous dans un cafĂ©, prĂšs dâun thĂ©Ăątre. Ils croisent alors Claire, Alice, Luc, Nelly et dâautres encore. Des regards sâĂ©changent, des oreilles traĂźnent. Tous sâobservent Ă un moment ou un autre, livrant des rĂ©flexions diverses tout en poursuivant le fil de leur pensĂ©e. LâamitiĂ© qui lie certains semble rapprocher mĂȘme ceux qui ne se connaissent pas. Ce court roman de Christophe Carlier (LâAssassin Ă la pomme verte, NB dĂ©cembre 2012) tinte dâune musique particuliĂšre ; trĂšs travaillĂ©, par petites notes, le style crĂ©e une distance, comme une vitre, derriĂšre laquelle le lecteur regarde les personnages. Paragraphes, aphorismes, poĂ©sie mĂȘme traduisent la solitude des jeunes gens dâaujourdâhui. On quitte un personnage pour un autre, on tourne, comme dans une ronde, une valse, un peu dĂ©senchantĂ©e. Le mot prĂ©cis, la justesse dâobservation de lâauteur crĂ©ent de petites scĂšnes Ă lâatmosphĂšre dĂ©licate, comme un dessin de SempĂ©. Voici quelques moments de vie, rassemblĂ©s en bouquet par un fil invisible et trĂšs joliment racontĂ©s.
Singuliers
CARLIER Christophe