Six degrés de liberté

Lisa est étudiante en mathématiques à Montréal. Son ami Eric le hacker est un jeune génie informatique. Ces deux-là rêvent de bouleverser le monde. Dans leur domaine d’intérêt, celui du transport par conteneurs, ils perturbent le commerce maritime planétaire au moyen d’entreprises fictives sur internet. La police internationale s’affole. Heureusement, Jay, employée de la gendarmerie du Canada, mène avec succès sa propre enquête.   Nicolas Dickner (Tarmac, NB juin 2010), avec son malicieux regard en coin, traite de la mondialisation sans avoir l’air d’y toucher. Ici rien n’est sérieux et il semble que tout soit possible à cette jeune génération qui espère voir la technologie repousser les limites de l’expérience humaine jusqu’à créer un monde nouveau. Sous l’aspect d’un roman policier qui tient plutôt du jeu de piste, les péripéties vont bon train, pas toujours faciles à suivre mais parfois cocasses. Entremêlées de scènes de la vie quotidienne, elles montrent des personnages attachants et atypiques. Pour les jeunes, foin des frontières, de la géographie et de l’opacité de l’économie actuelle, place à l’informatique invisible, toute-puissante. Petite concession au romantisme : on garde comme relique une carte en papier… Intelligent et fantaisiste. (V.M. et B.T.)