Six fourmis blanches

Partis avec un guide pour un week-end de randonnée dans les montagnes albanaises, contrées isolées où persistent croyances et rites ancestraux tels les sacrifices d’animaux, six Français peu aguerris voient peu à peu leur virée tourner au cauchemar. Dès le deuxième jour, une tempête se déchaîne. C’est le début de longues marches épuisantes, jalonnées de dangers mortels et de désaccords avec leur étrange mentor, homme énigmatique et force de la nature. S’en sortiront-ils ?  

D’emblée le style puissamment évocateur – poétique même parfois – de Sandrine Collette et sa maîtrise du suspense (Des nœuds d’acier, NB mai 2013) empoignent, envoûtent, suscitent une palette de sentiments contradictoires : émerveillement devant la splendeur d’une nature sauvage, sentiment d’étrangeté, d’irréalité, montée de la peur puis de la terreur au cœur de la montagne inhumaine, ennemie implacable. Avec un art consommé, l’auteure joue avec les nerfs de ses personnages et de son lecteur dans un crescendo d’horreur qui semble ne pas vouloir prendre fin. Jusqu’à une révélation inattendue qui relance encore le suspense. Remarquablement décrits, le froid, le brouillard, la neige, la solitude, les bruits, l’histoire du sacrificateur évoquée en chapitres parallèles, exacerbent l’imagination des marcheurs. Un thriller, un vrai ! (B.V. et M.-N.P.)