Snow Queen

CUNNINGHAM Michael

Paumé et sans illusion, Barrett partage un appartement miteux avec son frère aîné, toxicomane endurci et musicien raté, en quête de la chanson parfaite pour sa compagne atteinte d’un cancer en phase terminale. Une nuit, alors qu’il vient d’être jeté par un amant, le jeune homme aperçoit au- dessus de Central Park enneigé une lueur dans le ciel. Hallucination ? Présage messianique ? Promesse de rédemption ? Touché par cette lumière céleste, il s’interroge sur le sens de sa vie et de celle des êtres qu’il aime. Plus que l’histoire, c’est l’atmosphère du nouveau roman de Michael Cunningham qui séduit. Multipliant les références littéraires et musicales, il plonge encore une fois dans l’univers new-yorkais excentrique et branché qu’il affectionne (Crépuscule, NB mars 2012). S’ils semblent flotter au départ, les personnages, certes déjantés, s’incarnent peu à peu et deviennent attachants. Au gré d’une construction maîtrisée, d’une écriture alerte entre dérision et émotion, la narration, à la fois délirante et riche, prend de la consistance. Sur fond de l’Amérique de Bush, un conte d’hiver doux-amer qui se termine sur une fragile espérance. (D.D. et M.Bo.)