Ludovic rencontre un cheval dans un pré. Impressionné par sa personnalité -pas étonnant puisqu’il s’appelle Socrate-, il demande l’autorisation au propriétaire de le voir régulièrement. Il commence à le monter, s’entraîne au saut d’obstacles, gagne des concours puis perd. L’humiliation digérée, il retourne voir Socrate, qui lui parle enfin. C’est le début des dialogues, où le cheval philosophe apprend la vie au garçon.
Sont abordés, au cours de brèves conversations (deux à quatre pages), de nombreux thèmes: penser par soi-même, faire preuve de courage, rester joyeux quoi qu’il arrive, être honnête ; et aussi la différence, l’ouverture aux autres, la compassion, l’attention au présent, la mort, l’esprit, les émotions… Un bien beau programme, mais l’absence de titre aux chapitres rend impossible de retrouver une notion; les premiers mots, en gras, ne portent pas toujours sur le thème. Ce n’est qu’un moindre défaut de ce livre qui pêche par une prose d’un lyrisme indigeste et inapproprié, qui incite à sauter des passages entiers; par une présentation, passée la couverture, peu attrayante: lignes trop serrées, illustrations rares et microscopiques. Et enfin, la leçon de sagesse, par ailleurs très abstraite et générale, finit par tourner à l’initiation chamanique: Socrate recommande à Ludovic de cesser de penser pour ressentir, et le voilà dans une communion extatique avec la nature et les éléments, alors que le cheval s’évapore dans la lumière. Étonnant.