Accompagnée d’un vieil ami de la famille, Axelle vient de faire interner sa mère atteinte par la maladie d’Alzheimer. Cette dernière la confond avec son autre fille, Jeanne, que personne n’a revue depuis la mort du père. Très émue par tous ces événements, Axelle, qui chérissait cette soeur aînée et n’a jamais compris pourquoi elle l’a abandonnée, se trouve déstabilisée. La première manifestation de Jeanne à son égard est l’envoi de son journal ; Axelle en redoute la lecture, pressentant des révélations bouleversantes.
Clara, la nuit (NB octobre 2004) avait semblé factice. Ce second roman sonne vrai : les émotions sont décrites avec justesse, presque détachement. Les sentiments sont contenus face au douloureux sujet des relations incestueuses, du silence de l’entourage, de la culpabilisation des victimes. Pour la deuxième fois, l’auteure évoque un père intrusif, semblant creuser de plus en plus profondément un thème qui lui tient à coeur. Court, sobre, attachant et bien construit.