Azul, petite Bolivienne, vit dans un village isolé avec sa mère et ses huit frères et soeurs. Les fruits d’un jardin prolifique et la débrouillardise maternelle les font vivre depuis la mort du père. Courageuse et déterminée, Azul fréquente l’école des soeurs et poursuit au collège. À quinze ans elle commence à travailler à Santa Cruz. Les hommes qu’elle rencontre sont, hélas, plus prompts à lui faire des enfants qu’à gagner leur vie ! Années 2000 : une crise récurrente atteint la Bolivie. Azul s’exile en Europe pour y faire des ménages et, de loin, nourrir sa famille. Colombe Schneck (Dix-sept ans, NB avril 2014) fait découvrir la vie des paysans avant qu’ils ne soient contraints de partir en ville : difficultés, petits ou grands bonheurs et joies familiales. Sa vision de l’émigration est nuancée : argent (envoyé aussitôt au pays) contre service. C’est un roman de femmes : la pauvre aide la riche – parfois réciproquement. En phrases courtes et simples, l’écriture colle à la générosité du propos sans théorie politicienne. On ne ferait pas de bonne littérature avec de bons sentiments ? On peut néanmoins écrire une jolie histoire, véritablement touchante et vivante ! (B.Bo. et M.-C.A.)
Soeurs de miséricorde
SCHNECK Colombe