Milan, années quatre-vingt. Fille unique de parents petit-bourgeois qui ne s’aiment pas, Sofia grandit en garçon manqué. Devenue une ado fantasque, tendance gothique, elle flirte avec des pulsions mortifères. En conflit ouvert avec ses parents, tout particulièrement avec sa mère instable, elle trouve indulgence et compréhension auprès de sa tante Marta, naguère militante au sein des Brigades rouges. Elle reprend goût à la vie et, de Rome à New York, poursuit à la fois son rêve de devenir comédienne et sa quête fiévreuse d’un bonheur sans concession. Pour son premier roman, Paolo Cognetti utilise savamment la technique de la nouvelle qu’il pratique depuis qu’il écrit : dix moments de la jeune vie de Sofia composent un patchwork de pièces de tonalités et motifs différents. Il réussit une fusion harmonieuse entre un contexte social italien réaliste et un style très personnel qui chahute la chronologie et alterne avec bonheur ellipses et vivacité… Excessive et tourmentée, parfois difficile à comprendre, son héroïne est le plus souvent touchante. L’auteur se fait narrateur dans le dernier chapitre, nous laissant deviner comment sont nés l’inspiration et le désir d’écrire cette histoire.
Sofia s’habille toujours en noir
COGNETTI Paolo