Lorsque Jean Jaurès est assassiné le 30 juillet 1914, il laisse deux enfants, une fille et un garçon, Louis, âgé de seize ans. De ce fils, on ne connaît presque rien : devançant l’appel, il est incorporé en 1915 dans un régiment de dragons, devient aspirant et est affecté au 10e bataillon de chasseurs. Mortellement blessé à Chaudun, près de Soissons, il meurt le 3 juin 1918. Quelles raisons peuvent expliquer sa volonté tenace de se battre pour son pays, à l’opposé du pacifisme paternel ? Jean-Emmanuel Ducoin, journaliste à l’Humanité, a recherché, avec obstination, pour étoffer ces éléments, des témoignages dans toute la France et en particulier dans les archives de son journal, fondé par le père de son héros. À partir de son maigre butin, essentiellement des lettres envoyées par le jeune homme à sa mère et à sa soeur, il tente de reconstruire un personnage digne du grand Jaurès. Mais son roman manque cruellement de matière et est desservi par un style précieux. Prétexte à des considérations sur Jaurès, à une évocation de la Grande Guerre et à une mise en scène de l’auteur par lui-même, il est très artificiel.
Soldat Jaurès
DUCOIN Jean-Emmanuel