Soleil amer

VERDIER Jacques

Novembre 1970, Saint-Gaudens. Pierre, treize ans, perd brusquement son père, dont il était très proche. L’amitié, le sport et surtout le dessin l’aident – mais pas assez – à surmonter son chagrin et à combler le vide. Juliette, quatorze ans, fille unique non désirée que ses parents soixante-huitards délaissent, assiste parfois à leurs soirées : drogue, alcool, échangisme. Elle trouve un apaisement dans l’équitation, mais, pleine de mépris pour elle-même, se prostitue. Quand ils se rencontrent, des années plus tard, c’est le coup de foudre. Pourtant Juliette sent que son passé est encore trop lourd et elle demande à Pierre de patienter.

 

Jacques Verdier (L’automne de Vincent, NB novembre 2006), directeur de Midi olympique, est surtout l’auteur d’ouvrages consacrés au rugby. Son quatrième roman, émaillé – de façon un peu surprenante – de chansons de Léo Ferré, se déroule dans les très permissives années soixante-dix. C’est avant tout l’histoire, bien écrite, de deux adolescents sensibles, intelligents mais malheureux, et du gâchis épouvantable provoqué par des adultes bobos uniquement préoccupés d’eux-mêmes. C’est aussi le portrait d’une décennie de vie culturelle : films, romans, chanteurs, peintres… parfois plaqués artificiellement. Scènes violentes, voire sado-masochistes, et manque d’espoir laissent un sentiment de malaise. (B.D. et M.-C.A.)