Olivier Remaud, philosophe et directeur dâĂ©tudes Ă lâEcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales, sâinterroge : prendre ses distances avec la sociĂ©tĂ© est-il bĂ©nĂ©fique ? Fuite â on se mĂ©fie souvent du solitaire â aventure, retraite ?⊠Sa rĂ©flexion sâappuie essentiellement sur la littĂ©rature anglo-saxonne des deux siĂšcles passĂ©s. Thoreau, dans Walden, dĂ©veloppe la notion de solitude intĂ©rieure. La vie monastique, heureux partage entre lâintĂ©rioritĂ© et la vie en communautĂ©, lâillustre Ă©galement, le dĂ©tachement en Ă©tant la premiĂšre Ă©tape. Puis, considĂ©rant la misanthropie en prenant pour exemple la vie de Glenn Gould, Remaud convoque aussi MoliĂšre, Rousseau et Chamfort, concluant que fuir la compagnie manifeste surtout une libertĂ©, voire une rĂ©sistance. Il approuve le « savoir ĂȘtre Ă soi » cher Ă Montaigne. La marche en pleine nature prĂ©pare un retour serein Ă une sociabilitĂ© Ă nouveau souhaitĂ©e : solitaire et solidaire sont alors indissociables. PĂ©dagogique, dynamique, parfois rĂ©pĂ©titif, lâexposĂ© est en phase avec lâĂ©cologique contemporaine et lâengouement pour les cabanes perchĂ©es.  (M.-A.B. et M.-C.A.)
Solitude volontaire
REMAUD Olivier