Sollicciano

THOBOIS Ingrid

C’est à un père américain, soldat parachuté en Normandie en 1944 et parti avant même sa naissance, que Norma-Jean doit son prénom. Universitaire à la cinquantaine élégante, elle enseigne avec talent la philosophie à Paris. Jean, qui a été son psychanalyste, est un mari attentif. Pourquoi se rend-elle chaque jeudi dans le parloir de Sollicciano, la prison proche de Florence, pour passer une demi-heure réglementaire et difficile avec Marco, un de ses anciens élèves qui l’a toujours troublée?

 

Ingrid Thobois (L’Ange anatomique, NB septembre 2008) marie ici l’épaisseur dramatique d’un thriller psychologique, la complexité d’un roman d’amour et la subtilité d’un portrait de femme. Au fil de chapitres et de rebondissements étroitement articulés l’un à l’autre, la parole est donnée tour à tour au narrateur omniscient et aux trois personnages. Les clés des énigmes distillées dans un désordre apparent, mais avec une progression maîtrisée, accentuent l’étrangeté du climat, des sensations et des sentiments. L’écriture, juste et belle, frappe par son acuité photographique. Et la lente construction en puzzle tient en haleine jusqu’à l’incertain épilogue.