Solo

DASGUPTA Rana

Bulgarie, Sofia. Ulrich, héros malchanceux et centenaire, a subi le fascisme, le communisme et le capitalisme. La vie lui a pris ce qu’il aimait : il a dû renoncer au violon, abandonner ses études de chimie. Il a perdu Boris, l’ami musicien ; sa femme et son fils l’ont abandonné. Il a mené une vie chagrine d’employé modèle jusqu’à son interminable retraite, misérable et solitaire… Après l’assassinat à Tbilissi de son mari milliardaire légendaire et sans scrupule, Khatouna, belle et arriviste Géorgienne, s’exile à New York avec son frère. Là, ils tissent des relations fascinées et violentes avec Boris, violoniste de génie élevé misérablement en Bulgarie et devenu superstar internationale…

 

Ces deux récits centrés l’un sur Ulrich, l’autre sur Khatouna, n’ont apparemment aucun lien. Ils se font pourtant écho en un contrepoint fascinant, unis par des liens habiles : Ulrich a survécu grâce à ses « rêves éveillés » habités par Khatouna. Le talent foisonnant de l’auteur et son style puissant entraînent dans un enchevêtrement de réalisme et d’onirisme. Où finit le réel ? Où commence le rêve ? Qu’importe. Parce qu’elles sont fortement mais subtilement documentées, dévidées et entrecroisées, ces deux histoires, où tous les personnages ont une présence palpable, ne laissent pas d’envoûter.