Alice est victime d’un grave accident d’auto. Hôpital, centre de rééducation accueillent successivement cette femme de cinquante ans, au corps meurtri, à l’âme endolorie. Pendant les longues heures d’immobilisation et de souffrance, elle écoute son corps qui garde en mémoire un effroyable traumatisme d’enfant. Les autres, elle les écoute aussi : éphémères voisines, rencontres de couloirs… Elle livre les souvenirs d’une jeunesse sans amour, d’un mariage fracturé, éloigne les séductions de la mort, se reconstruit et accepte ce corps… modifié.
Une belle langue inventive aux images fortes, envoûtantes, porte le nouveau roman d’un auteur qui a souvent écrit sur l’enfance et la renaissance d’un individu (Sur l’aile, NB juillet-août 2010). Mais le récit minutieux des soins et des actes cliniques répétés lasse et affaiblit l’intérêt pour l’introspection douloureuse, les rêves, la solitude d’une héroïne dont le parcours et la recherche de spiritualité sont relatés avec finesse et sensibilité.