Othmân Bayyoumi, jeune fonctionnaire nouvellement promu, prend ses fonctions au service des Archives. Il est présenté à sa hiérarchie et finalement à Son Excellence, le directeur général. Issu d’une famille modeste, conseillé par son maître de l’école coranique, il a poursuivi des études secondaires. Othmân devient ensuite un serviteur de l’État zélé dont la dévotion religieuse ne peut s’exprimer que dans l’accomplissement d’une carrière jusqu’au huitième échelon. Il y sacrifie toute son existence et d’abord son premier amour, Saïda, pour la recherche effrénée de l’épouse idéale, auxiliaire de son ascension vers la gloire. Solitaire, animé par ce seul objectif, il ne s’intéresse aucunement aux changements politiques et sociaux qui s’annoncent.
Dans ce roman paru en 1975, nous retrouvons l’atmosphère des quartiers populaires cairotes, chers à l’auteur (prix Nobel de littérature 2006), le milieu de la fonction publique bien connu de lui et figure emblématique de l’Égypte millénaire. Beaucoup de talent et de verve pour stigmatiser l’absurdité de l’ambition exagérée.