« Son Excellence » désigne un séduisant personnage du microcosme parisien des années Mitterrand, François-Régis Bastide. Dix ans après sa mort, l’auteur improvise avec quelques intimes une soirée commémorative dans le village du Var où se trouvait sa propriété. Il réalise alors combien cet aîné a compté pour lui et se souvient, offrant ainsi le portrait tendre, mais parfois critique, d’un touche-à-tout talentueux : n’était-il pas musicien, écrivain (prix Renaudot 1965), fondateur de l’émission Le Masque et la Plume, mais aussi astrologue, militant socialiste et enfin ambassadeur de France par le fait du « prince » Mitterrand ? L’oeuvre littéraire de « Régis », comme Jérôme Garcin l’appelle, paraît injustement oubliée.
« Monsieur mon ami », c’est ce séducteur comblé par la vie que l’auteur de Cavalier seul : journal équestre (NB février 2006) et des Soeurs de Prague (NB février 2007) a eu la chance de côtoyer. Il en brosse un tableau touchant de sincérité. Écrivains, académiciens, hommes politiques traversent le récit, nous replongeant dans une époque effectivement révolue. Tout dans ce récit d’amitié, le sujet comme l’écriture, est extrêmement plaisant ; quant aux paysages méridionaux, quel bonheur !