Sortie de classes

Quadragénaire, agrégé de français, issu d’un milieu privilégié, le narrateur enseigne dans un collège de banlieue. Il fait ses cours sans faire de zèle : le niveau est bas, la discipline impossible, le proviseur lui cherche noise, ses collègues l’ennuient. Un élève l’intrigue pourtant, il voudrait le protéger : petit, quasi muet, Sofiane est rejeté par sa classe. Cela lui rappelle un camarade de lycée, un exclu devenu son ami, qu’il a lâché face à la pression des autres… et Cécilia, dont l’agression gratuite lui revient par flashs.   Comment s’intégrer au collège quant on est ado ? Etre rejeté par l’ensemble des élèves ou s’en exclure volontairement, la question se pose toujours ! Et le maître ? Le héros navigue entre ses souvenirs de lycée, parfois peu glorieux et sa vie présente face au malaise enseignant, la banlieue-ghetto, la cruauté des élèves. Évitant les sujets racoleurs ou démagogiques, l’auteur dont c’est le premier roman dresse le portrait d’un professeur sans illusion, presque résigné… Le récit des amitiés adolescentes est attachant, le rappel des années « SOS Racisme » est sympathique. Dommage que son ton désabusé, parfois cynique, crée une distance qui affadit une réalité bien actuelle et préoccupante.  (A.Lec. et M.Bo.)