Un box d’accusé : Joe attend de comparaître, suspecté d’avoir provoqué un accident de voiture qui a coûté la vie à la conductrice qui arrivait en face. Il revient en arrière, sur sa rencontre avec Imogen dont il est fou amoureux et qui l’a sorti de sa vie monotone, « réglée comme un moteur ». Mais quel jeu joue Imogen ?
La construction du roman est astucieuse, avec des alternances entre le présent et le jugement à venir, une comparaison entre sa vie bien réglée, avec une mère coiffeuse et un père malade et la vie d’Imogen, festive, avec soirées alcoolisées, drogue et insouciance, son père ayant beaucoup d’argent. Il y a un suspense bien mené et qui augmente au fil des pages, car ils étaient deux dans la voiture incriminée. Qui est le coupable de l’accident ? Mais l’intérêt principal est dans l’analyse fine de la progressive relation d’emprise entre les deux adolescents. La typographie elle-même crée visuellement ces pensées qui vont et viennent dans une succession de textes en prose poétique, parfois slamée, introduits par des titres brefs. (A.-M. R. et S. J.)