Vaslav Nijinski (1889-1950), le plus grand danseur du dĂ©but du XXe siĂšcle, danseur Ă©toile « star » des prestigieux ballets russes, de Londres Ă Paris, celui qui a rĂ©volutionnĂ© la danse par sa chorĂ©graphie de LâAprĂšs-midi dâun faune a brutalement Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© dans son Ă©blouissante carriĂšre en 1919, sombrant irrĂ©mĂ©diablement dans la maladie mentale. DiagnostiquĂ© schizophrĂšne, cet artiste exceptionnel a survĂ©cu trente ans, connaissant peu de rĂ©missions, dâune clinique Ă une autre, dâun traitement Ă un autre. Mais dans cette nuit qui fut la sienne, il ne fut pas oubliĂ© du monde de la danse ; un jour de 1939, Serge Lifar, venu le voir, sâest mis Ă danser devant lui, « soudain Nijinski » sâest mis Ă sauter et exĂ©cuter de parfaits entrechats, suscitant une intense Ă©motion parmi les proches prĂ©sents. Ultime moment saisi par un photographeâŠ
Quel texte ! et nous lecteurs, quasiment spectateurs, sommes « pris » par cette Ă©vocation. Câest tout lâart de Perrine le Querrec, nous raconter Nijinski, toute une vie, de son Ă©criture elliptique dâune intense poĂ©sie, vĂ©ritable chorĂ©graphie quâelle entremĂȘle dâarticles de presse de l’Ă©poque. Une façon personnelle et talentueuse de rendre hommage tout en renouvelant l’idĂ©e de la biographie. (M.-T.D et C.H)