Soupe de cheval

SOROKINE Vladimir

1980 : Vitka, Olia et son fiancé Volodia sont dans le train pour Moscou. Dans le wagon-restaurant, un individu les aborde. Sans âge, chauve, cet ancien prisonnier fait une étrange demande à Olia : il veut la regarder manger moyennant finance. L’opération se renouvelle une fois par mois pendant des années, arrondissant agréablement les fins de mois de la jeune musicienne. L’assiette, cependant, se vide peu à peu et la nourriture devient invisible. Mais un jour, elle se marie, part en voyage de noces, manque le rendez-vous. Elle est alors atteinte d’un mal inconnu. Vladimir Sorokine (23 000, NB juillet août 2013) nous entraîne dans cette longue nouvelle russe sur le thème de la faim et de la dépossession de soi, parue en recueil en 2001. La scène initiale, dans le cadre de vie ordinaire d’une jeune femme, dérange et lance une machine infernale qui dérègle tout rapidement. La fin bascule dans un fantastique débridé assez obscur, qui laisse de côté le lecteur. (D.D. et A.Le.)