Juillet 2006. Le feu des obus jette Ă nouveau le Liban dans la dĂ©solation. La grand-mĂšre de la narratrice sâest Ă©teinte chez elle Ă la veille du conflit. Se pliant Ă contrecoeur au rituel des condolĂ©ances, sa petite-fille nâa dâautre dĂ©sir que de sâisoler pour retrouver dans ses lettres, Ă©crits et journaux, cette aĂŻeule quâelle aimait et qui lâa aidĂ©e Ă se construire. Originaire dâArmĂ©nie, jamais elle nâavait acceptĂ© de quitter sa maison situĂ©e sur la ligne de dĂ©marcation divisant en deux la ville de Beyrouth. Elle traversait les guerres dans un don total dâelle-mĂȘme. Un visiteur inconnu se prĂ©sente et rĂ©vĂšle sous la tonnelle et le grondement des armes une part insoupçonnĂ©e de son existenceâŠ
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Avec en toile de fond lâhistoire meurtrie du Liban, ce deuxiĂšme roman de Hyam Yared (aprĂšs LâArmoire des ombres, NB janvier 2006) fait Ă©merger lâĂąme inflexible et gĂ©nĂ©reuse dâune femme tournĂ©e vers les autres, attachĂ©e Ă transmettre la saveur des joies les plus humbles. De cette adresse Ă la grand-mĂšre dĂ©funte sourd la force de lâhĂ©ritage tandis quâau fil dâune intrigue passionnante et sous une plume alliant vigueur, dĂ©licatesse et poĂ©sie prennent vie des personnages brillamment campĂ©s.