Jérusalem, d’une Intifada à l’autre. Le lycée français accueille des élèves juifs, musulmans ou chrétiens de la ville, ainsi que des Palestiniens des Territoires. Porteurs des inimitiés de leurs parents et de la ferveur de leur jeunesse, les élèves essaient tant bien que mal de vivre ensemble leur scolarité sous la conduite de professeurs humanistes. Lionel, fils d’un archéologue français juif travaillant au dégagement du tunnel antique près de l’Esplanade des Mosquées, et Fayçal, neveu du Grand Mufti de Jérusalem, nouent une improbable amitié, passionnée et pudique. Parviendront-ils à surmonter les haines qui les entourent ?
Pureté et fourberie, intentions généreuses et cruelle ironie du destin font osciller sans cesse le lecteur entre l’espoir et l’angoisse. Tous les acteurs du drame, pris entre leurs aspirations individuelles et les allégeances dues à leurs clans, sont en effet dépeints avec nuance et le jeu reste ouvert. Mais le personnage principal de ce roman bouleversant est peut-être la Ville Sainte elle-même tant l’auteur (Jérusalem, mi-figue, mi-raisin, NB février 2003) en fait capter la lumière, les détours et les mystères au gré des pérégrinations de ses héros. Passée l’émotion, reste le désir lancinant d’aller à Jérusalem.