Sous l’eau qui dort

ZIMMERMANN N.M.

Dentown, son lac et sa forêt : une bourgade américaine comme tant d’autres. Claudia, Gabriel et John y vivent une adolescence banale, avec, néanmoins, de curieux revirements de fortune. Mais il y a aussi les trois sorcières : la mère, la fille et la tante, arrivées dix ans auparavant, chassées à l’orée du bois par la vindicte villageoise. Depuis, les noyades d’enfants se succèdent. La nature s’en mêle : les feuilles des arbres s’effritent en neige noirâtre et une épidémie inexplicable décime la population. Qu’est-ce qui attire Claudia, John et Gabriel au bord du lac maléfique ?

L’écriture classique de ce roman sert la mise en place d’une histoire arborescente racontée par un narrateur externe, de marbre devant l’hystérie collective latente. Mais s’agit-il d’hystérie ? Tout le suspense est là et le dénouement n’évacue pas l’ambiguïté. D’un chapitre à l’autre, on suit l’ensemble des personnages impliqués, chacun à sa manière, dans des actions passées plus ou moins avouables, ou pataugeant dans une mauvaise conscience infondée. Sur fond de descriptions d’une nature superbe et effrayante, le thème de la culpabilité, dont chacun des héros incarne une variante, hante le récit.