Le Biafra, la famine, la guerre, le père mort sous les bombes… Ijeoma, la paix revenue, grandit avec sa mère, maîtresse femme d’une piété exemplaire, puis part au collège. Très vite son tempérament de lesbienne s’affirme dans un pays où l’homosexualité, cette « abomination » condamnée par la Bible, n’est pas tolérée. Les coupables démasqués sont lynchés, brûlés vifs. Contrainte par sa mère et les traditions, Ijeoma se marie, pour le meilleur et pour le pire. Américano-nigériane, Chinelo Okparanta, trente-quatre ans, s’est fait connaître pour ses nouvelles féministes. Ce premier roman dénonce l’homophobie particulièrement violente au Nigeria, tout en décrivant les conditions de vie des femmes : les coutumes familiales et collectives entravent leur liberté et leur accomplissement personnel. L’intrigue attachante se déroule dans son contexte politique et historique : la terrible guerre du Biafra, les rivalités ethniques, la difficile unification du pays. Cet état des lieux, incisif, animé, restitue en même temps un quotidien captivant. Toute l’Afrique s’y retrouve: l’exubérance, la nature généreuse et magnifique, les légendes, les dictons, les chansons, la religiosité nourrie des textes bibliques, les subtilités du langage et des relations. Le récit se termine dans des rêves qui ensommeillent la lecture. Ils n’en affectent pas la séduction. (M.W. et M.-P.R.)
Sous les branches de l’udala
OKPARANTA Chinelo