Sirine Husseini Shahid naquit en 1920 dans une grande famille de notables palestiniens de Jérusalem, milieu aisé et instruit où elle vécut une petite enfance heureuse. Engagé dans la résistance palestinienne, poursuivi par les autorités mandataires britanniques, son père réussit à déjouer leur surveillance et rejoignit sa femme et ses cinq enfants exilés à Beyrouth. Les Anglais, prenant pied successivement au Liban et en Irak, les contraignirent à se réfugier à Bagdad puis en Iran où son père fut incarcéré et déporté en Rhodésie. En 1948, il accepta un poste de conseiller auprès du roi saoudien pour continuer la lutte contre la domination sioniste ; seule Sirine resta toujours au Liban pour poursuivre ses études à l’université américaine, épouser un médecin libanais ; elle y connut la guerre civile, les camps de réfugiés.
Au-delà de sa propre famille, les anecdotes de son récit, parfois savoureuses, évoquent d’un regard aiguisé et sensible les souffrances d’un peuple déchiré.