De retour dans le Minnesota, Siri Hustvedt sexagénaire devenue célèbre retrouve son journal, conservé précieusement par sa mère décédée. Elle se souvient de cette époque où, avant de partir pour New York, elle commençait à écrire son premier roman dont elle cite de larges extraits, avait une amie très chère, de nombreux amoureux et rêvait d’un avenir radieux, tout en ayant souvent faim. Ce nouveau livre de Siri Hustvedt (Une femme regarde les hommes regarder les femmes, NB avril 2019) est une narration à plusieurs niveaux : de la jeune fille arrivée à New York en 1978 à la femme actuelle, auteure reconnue. Avec son style si particulier, sans détours, à la fois familier et savant, elle décrit la ville et les surprises d’une provinciale, fait référence à des personnages du monde politique, littéraire, cite leurs oeuvres. C’est érudit, drôle par moments, vivant et sincère, mais il faut pouvoir suivre une chronologie chahutée par des retours en arrière, des digressions. La typographie varie selon qu’il s’agit du journal, de l’instant présent ou de l’oeuvre en train de s’écrire. Quelques dessins talentueux ajoutent une note d’humour. Un livre dense qu’on quitte à regret. (B.D. et M.-A.B.)
Souvenirs de l’avenir
HUSTVEDT Siri