Ratisbonne, 2008. Sybille se réveille dans un étrange hôpital. Son esprit est confus, mais elle est certaine qu’on vient de lui enlever son petit garçon. Un médecin lui explique qu’elle sort d’un coma de deux mois. Elle ne le croit pas, s’enfuit et retourne chez son mari, qui ne la reconnaît pas – ni d’ailleurs aucun de ses proches, malgré les détails véridiques qu’elle fournit. La voici à la rue, à la merci de policiers et de médecins inquiétants, cependant des aides providentielles surgissent. Providentielles, vraiment ?… Étrange thriller que ce roman d’Arno Strobel (Enterrées vivantes, NB juillet-août 2017) où la violence reste sourde et où croît l’angoisse : dans sa vie devenue un désert, avec des souvenirs démentis par la réalité, l’héroïne, fragile et attachante, parfois désespérée, tente d’introduire une logique dans la « fiction » où elle se débat. Tous affirment qu’elle n’a pas d’enfant, ce qu’elle n’accepte pas et elle se demande qui elle est réellement. Une victime, certainement, mais de qui, et surtout pourquoi ? Autour d’elle les personnages sont de plus en plus ambigus et inquiétants. Jusqu’à la fin, le lecteur s’interroge et espère, grâce à une écriture psychologique pleine d’empathie. (E.B. et M.-C.A.)
Souvenirs effacés
STROBEL Arno