Février 1917. Des travailleurs chinois ont été appelés en France, pour remplacer les conscrits dans les usines, à l’arrière du front. Parmi eux, Li Jian, un lettré, n’a pas lâché ses pinceaux. Il écrit pour l’un de ses compagnons, dessine des paysages, des chevaux qui enchantent aussi deux soldats français, Blanchard et Drouault, qui tentent d’adoucir ses conditions de vie, conscients que les droits des Chinois sont bafoués. Un bombardement disperse l’unité ; Li Jian s’enfuit avec une jument anglaise qu’il a sauvée, et les deux soldats ont affaire aux autorités militaires.Pour tous la vie est épouvantable : nourriture insuffisante, découragement devant des combats qui s’éternisent. Pour Li Jian qui ne parle pas le français c’est pire, pourtant il communique à tous son amour de la nature et sait parler aux chevaux. Cette personnalité rayonnante domine le roman aux côtés des deux soldats, l’un paysan, l’autre instituteur, aussi perdus que lui dans cette guerre sans fin. Nombreuses sont les figures attachantes dont on garde le souvenir une fois refermé ce roman au ton juste qui aborde la réalité du terrain et la dureté des assauts sous un angle original. Il n’y manque que les dessins de Li Jian.
Souviens-toi de moi
LAFFON Martine