Albert Speer, nazi convaincu, ami trĂšs proche dâHitler, a dâabord Ă©tĂ© son architecte pour les grands travaux de Nuremberg et de Berlin, oĂč il a procĂ©dĂ© sans Ă©tats dâĂąme Ă lâexpulsion de milliers de juifs, avant de devenir ministre de lâarmement du IIIe Reich de 1942 Ă mai 1945. DouĂ© dâun grand talent dâorganisateur, il rĂ©ussit Ă assurer lâĂ©quipement des forces allemandes, malgrĂ© les bombardements, en utilisant des millions de travailleurs esclaves fournis par Himmler depuis les camps dâextermination et par Sauckel, responsable du STO dans les pays occupĂ©s. Contraints Ă des conditions de travail Ă©pouvantables, peu survivront. Martin Kitchen fait ici un important travail de dĂ©mystification du personnage : derriĂšre le technocrate affable et courtois, qui a trompĂ© les juges de Nuremberg en 1946, puis les mĂ©dias Ă sa sortie de prison, se cache en rĂ©alitĂ© un criminel de guerre, totalement dĂ©pourvu de sens moral. Malheureusement, cette thĂšse est gĂąchĂ©e par une accumulation de dĂ©tails et surtout par un plan thĂ©matique et non chronologique qui conduit Ă des rĂ©pĂ©titions et Ă une certaine lourdeur. (H.V.)
Speer, l’architecte d’Hitler
KITCHEN Martin