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Dans un pays communiste imaginaire, le narrateur anonyme, mĂ©decin toxicomane, sert dâindicateur Ă un commissaire politique qui lui fournit sa drogue. De plus en plus dĂ©pendant, soucieux dâassurer son approvisionnement, il invente, avec une certaine crĂ©dibilitĂ©, un complot contre le Grand Brigadier. InformĂ©, celui-ci nâest pas dupe de cette affabulation, mais en profite pour « liquider » des membres de son entourage politique dont il se mĂ©fie.
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AprĂšs Amphytrion (N.B. oct. 2001), et Ă la maniĂšre de Kafka, Ignacio Padilla plonge le lecteur dans une atmosphĂšre cauchemardesque, faite de peurs, de rĂ©signations douloureuses, de rĂȘves parfois, dans laquelle des ĂȘtres humains dĂ©boussolĂ©s se dĂ©battent. Et cela sous un rĂ©gime politique qui survit par le mensonge, la dĂ©lation et la terreur. Pour accentuer lâimpression dâune sociĂ©tĂ© impersonnelle et opaque, lâauteur entretient le flou dans le temps et les lieux. La tonalitĂ© nĂ©buleuse et parfois Ă©sotĂ©rique du rĂ©cit, le recours Ă des personnages Ă©tranges ou symboliques, nuisent Ă cette dĂ©nonciation des totalitarismes et la rendent dĂ©routante.