Quelques jours à Nîmes – nommée seulement par périphrase, mais qui pèse de tout son poids littéraire car Apollinaire y vint avec Lou, et l’hôtel de leur amour, proche du Square de la Couronne, canalise encore bien des fantasmes. Autour de Mamie Rose… si belle autrefois mais au bord de l’agonie désormais, se rencontrent des personnages disparates : sa très jeune infirmière, amoureuse par ailleurs d’un garçon gravement accidenté, son fils, écrivain homosexuel à succès, son protégé, adolescent énigmatique… et beaucoup de fantômes.
Entre réalité, rêves, mensonges, souvenirs et projets, chacun se cherche et s’invente une autre vie. Et une sourde menace commence à parcourir les pages… Après Les Passants (NB avril 2007), Christian Giudicelli continue à explorer ce que cachent les visages souvent trop lisses. Son écriture est sobre, directe, intelligente… mais elle ronronne aussi. On ne sait trop où il veut nous conduire et si la fin surprend, elle nous laisse aussi sur notre faim.