On sait presque tout du « Petit père des peuples », homme fort de l’URSS pendant plus de vingt ans : sa formation de séminariste, ses débuts de révolutionnaire, son ascension au sein de l’appareil communiste, son habileté à s’y créer des réseaux… Ce manoeuvrier politique génial sut éliminer ses adversaires, initier les grandes purges des années trente, amis décapita de façon inconsidérée l’Armée rouge, toujours suspecte dans son esprit tortueux, alors qu’Hitler envahissait le pays. Comment sut-il industrialiser à marche forcée le territoire, stabiliser le front nord puis tenir Stalingrad et précipiter la défaite allemande, imposant l’URSS dans la cour des Grands ? Voilà tout l’enjeu de ce livre. S’il ne conteste pas la brillante intelligence de l’homme, François Kersaudy (Hermann Goering : le deuxième homme du IIIe Reich, NB janvier 2010) n’en renouvelle pas pour autant la problématique. Après nombre d’auteurs, il en dénonce la cruauté, la paranoïa, le parcours mortifère, mais n’apporte rien de nouveau. Le livre s’articule autour d’une accumulation minutieuse de faits politiques et militaires, de noms, qui noie la mise en perspective historique qu’on pouvait attendre d’un spécialiste comme lui. Malgré de bonnes cartes et une abondante iconographie, l’absence d’index accentue cette impression.
Staline
KERSAUDY François