Anna Funder, jeune journaliste australienne travaillant pour la télévision allemande, a mené après la chute du Mur de Berlin une enquête sur la Stasi. Elle a mis ses pas dans des lieux chargés de souvenirs : d’anciennes prisons, le QG de la police secrète de Leipzig, des bunkers profondément enfouis ou un tunnel creusé sous le mur. Par le biais de petites annonces, elle a contacté d’anciens espions, des communistes encore convaincus, des dissidents mais aussi des gens ordinaires qui ont accepté de parler de leur vie. Un indicateur, un pour cinquante Allemands de l’Est, les épiait, les dénonçait. Rien n’était laissé au hasard, depuis la sérieuse formation théologique des infiltrés dans l’Église jusqu’aux pulvérisations radioactives pour suivre les suspects. Des magnétophones se cachaient dans les poches, des caméras dans les phares des voitures. L’anxiété rôdait, insidieuse. Des confidences, des drames personnels composent un roman où le pathétique se mêle au burlesque et à l’absurde. Anna Funder nous emporte par son talent plus loin encore. Son voyage en Allemagne, vibrant d’anecdotes, la précision de sa documentation dévoilent, comme derrière une vitre, une réalité qui rapproche ce livre témoignage d’un passionnant document. On ne peut l’oublier !
Stasiland
FUNDER Anna