Claus von Stauffenberg, héros tragique de l’attentat manqué contre Hitler le 20 Juillet 1944, aristocrate catholique, est élevé dans l’amour de la patrie incarnée par l’Empereur et la défense des valeurs de sa caste. Excellent dans toutes les disciplines, il opte pour la carrière militaire. Il s’y distingue et se rallie à Hitler en qui il voit un rempart contre le communisme. Lorsqu’il prend conscience des crimes du régime, il se résout à entrer en résistance et à trahir le Führer, non sans une crise de conscience déchirante.
La publication de cette biographie coïncide avec la projection du film « Walkyrie » relatant le déroulement de l’attentat. Les circonstances en sont donc fortement médiatisées. Le mérite du livre de Jean-Louis Thiériot est ailleurs. Il montre comment ce brillant officier a pu se laisser séduire par une idéologie totalement contraire à son éducation. La hantise du communisme, mais aussi l’orgueil national blessé après la défaite de 1918 expliquent cet aveuglement. Ce rappel du contexte allemand entre les deux guerres fait l’intérêt de cette biographie bien documentée d’un historien déjà apprécié (cf. François Ferdinand d’Autriche : de Mayerling à Sarajevo, N.B. juin 2005).