Stephan Zweig s’est suicidĂ© au BrĂ©sil, en 1942, avec sa seconde Ă©pouse. Auteur dâune oeuvre admirĂ©e dans le monde entier, il appartenait Ă une famille fortunĂ©e de grands bourgeois juifs agnostiques et nâimaginait pas ĂȘtre menacĂ© par les lois raciales nazies. Ses convictions pacifistes, son attachement indĂ©fectible Ă lâAllemagne et Ă la culture germanique lâaveuglĂšrent longtemps. La chute fut brutale lorsquâil dut se rendre Ă lâĂ©vidence. DĂ©sespĂ©rĂ©, il se rĂ©fugia Ă Londres, puis au BrĂ©sil. DivorcĂ©, il avait Ă©pousĂ© sa secrĂ©taire, jeune femme fragile, qui lui Ă©tait totalement dĂ©vouĂ©e, jusquâĂ accepter de lâaccompagner dans la mort.
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Cet ouvrage, trĂšs documentĂ© mais touffu et parfois rĂ©pĂ©titif, est consacrĂ© Ă la personne de Zweig et non Ă son oeuvre. Il en ressort le portrait dâun homme assez dĂ©plaisant, orgueilleux, Ă©goĂŻste, utilisant ses Ă©pouses successives plus quâil ne les aimait. Conscient de sa valeur, il acceptait trĂšs mal les critiques. Dominique Frischer (Le MoĂŻse des AmĂ©riques, NB novembre 2002) montre bien lâĂ©volution dramatique dâun ĂȘtre vulnĂ©rable, dĂ©pressif, nâacceptant pas la vieillesse, et brisĂ© par la tragĂ©die de la deuxiĂšme guerre mondiale. Câest lâintĂ©rĂȘt essentiel du livre.