Californie, 1964. Nik reçoit une guitare pour ses dix ans ; aussitĂŽt câest lâengouement total. Denise, sa soeur, le vĂ©nĂšre comme la rock star quâil pourrait devenir, mais rapidement lâalcool et les drogues mettent un terme Ă tous les espoirs. Cependant il compose et enregistre pour lui seul et rĂ©dige des chroniques oĂč il rĂ©crit complĂštement sa vie en lâembellissant. 2004. Il va avoir cinquante ans. Denise le soutient autant quâelle peut, mais elle veille aussi sur sa mĂšre dĂ©mente sĂ©nile. Sa fille est loin et elle ressent de façon particuliĂšrement aiguĂ« les tragĂ©dies qui passent en boucle Ă la tĂ©lĂ©vision. Un sombre pressentiment commence Ă lâaccablerâŠÂ Dans ce double rĂ©cit, la luciditĂ© et la qualitĂ© dâintrospection de la narratrice viennent souligner et corriger les inventions parfois dĂ©lirantes de son frĂšre. Si lâintrigue est assez mince, la rĂ©flexion sur les liens entre art et succĂšs, sur la mĂ©moire, sur la responsabilitĂ© individuelle est extrĂȘmement prĂ©cise et fine. Dana Spiotta avait dĂ©jĂ montrĂ© ces qualitĂ©s dans DĂ©truire le document (NB fĂ©vrier 2010) La peinture des relations fraternelles et des inĂ©vitables dĂ©sillusions aprĂšs lâenthousiasme de la jeunesse est mĂ©lancolique et fort efficace.
Stone Arabia
SPIOTTA Dana