Stoneburner

Tennessee, l’été brûlant de 1974. Thibodeaux, rentré du Vietnam, rencontre Cathy dont la voiture a fait un tonneau dans un fossé. Beauté affolante échouée dans un bar miteux, elle est protégée par Cap Holder, riche, violent et jaloux. Son rêve : devenir chanteuse à Nashville. Or Thibodeaux découvre une mallette pleine de dollars lors d’une livraison nocturne de cocaïne. Ils prennent la fuite ensemble. Le détective Stoneburner, qui a bien connu Thibodeaux au Vietnam, est engagé par Holder pour les retrouver…  Texte posthume étonnant d’un auteur mort en 2012, longtemps inconnu, et au talent surprenant (La mort au crépuscule, NB mai 2010), le roman se divise en deux séquences. La première décrit par ellipses successives les personnages, le cadre, l’inquiétante atmosphère d’un hôtel abandonné, d’un aéroport privé caché en forêt, de trafiquants audacieux. La fuite des jeunes gens, grisés par l’aventure et les dollars, est brusquement suspendue. La seconde séquence donne la parole à Stoneburner, dont le parcours a suivi les fugitifs, chaque étape étant marquée par la dilapidation du magot initial L’écriture est exceptionnelle, riche de métaphores pétaradantes. La construction apparemment chaotique soutient un rythme très efficace. Les personnages, cependant, n’échappent pas toujours aux stéréotypes.  (M.Bi. et M.-C.A. )