Substance

CLARO

À Bar-sur-Aube, Benoit appartient Ă  la catĂ©gorie des orphelins « exempt de parentĂšle ». Il a Ă©tĂ© recueilli Ă  trois ans par la Tante, une femme nourriciĂšre et indĂ©pendante qu’il affuble de sobriquets hĂ©tĂ©roclites. Tandis qu’elle cuisine des plats improbables et achĂšte des appartements en viager, il peine Ă  surmonter les traumatismes de sa prime enfance, dĂ©ploie ses talents de medium en veillant des mourants sur lesquels il prĂ©lĂšve des substances organiques, et devient leur Ă©missaire.   Claro n’est pas un auteur facile. Comme dans ses prĂ©cĂ©dents romans (Hors du charnier natal, HdN dĂ©cembre 2016), la lecture est aussi dĂ©routante qu’exigeante. Non content d’ĂȘtre d’un lyrisme extravagant peuplĂ© de morts et d’ectoplasmes, le rĂ©cit volontairement obscur de cette quĂȘte de soi et des origines s’emballe dans un dĂ©lire fantastique oĂč les extra-terrestres et les « abductĂ©s » jouent un rĂŽle incertain. Le lecteur qui savourait l’imagination dĂ©bordante, le brio du style et l’originalitĂ© du rĂ©cit finit par perdre le fil, lassĂ© par tant de dĂ©mesure, mĂȘme mĂȘlĂ©e de loufoquerie. (D.D. et A.Le.)