Rome, ville de tous les vices et compromissions, est le théâtre d’un affrontement entre le colonel des carabiniers, Malatesta, et Samouraï, ex-fasciste reconverti dans le crime et les magouilles politico-financières, autour d’un projet immobilier destiné à bétonner la côte du Latium, d’Ostie à Rome. La réussite de ce projet impose une paix, pas toujours facile à maintenir, entre les différentes factions de la pègre sous la houlette de Samouraï. Suburra est le quatrième volet d’une saga de la criminalité à Rome initiée par Giancarlo De Cataldo (Je suis le Libanais, NB juillet-août 2014), associé pour cet épisode à Carlo Bonini. On peine un peu au début à se repérer au milieu de la foule de personnages mis en scène dans ce combat entre le bien et le mal. Mais peu à peu l’intrigue prend de la consistance. Plus qu’un vrai roman, cet ouvrage donne lieu à une dénonciation très pessimiste de la corruption régnant dans toutes les couches de la société romaine. La gangrène touche non seulement la police et les hommes politiques mais aussi les hommes d’église. Il semble malheureusement que la fiction soit bien proche de la réalité. Les auteurs sont bien placés pour le savoir, l’un étant juge au tribunal de Rome et l’autre journaliste d’investigation. (M.S. et M.-N.P.)
Suburra
BONINI Carlo, DE CATALDO Giancarlo