Suicide

SAFRANKO Mark

L’inspecteur Valenti patrouille à Hoboken, New Jersey, lorsqu’on lui signale la mort, apparemment par suicide, d’une jeune femme qui se serait jetée du dixième étage d’un immeuble en bordure de l’Hudson. Il soupçonne d’abord voisins et amis de la victime, puis son enquête devient obsessionnelle, nourrie d’incohérences apparues lors de l’enterrement où les proches manifestent résignation et fatalisme. Il traverse lui-même une crise existentielle grave. Sa femme et sa maîtresse le rejettent. Alcoolique, dépressif, il se raccroche à son très jeune fils.   Cauchemar et réalité s’entremêlent dans ce polar sombre où tous les protagonistes apparaissent peu ou prou en rupture avec leur monde. Tandis que la violence latente, qu’ils entretiennent malgré eux dans un quartier sensible, rejaillit par pulsions mal maîtrisées, le rythme du récit finit par s’épuiser en devenant un catalogue de déviances sociales, sexuelles, morales. De longs passages oniriques, où le héros à la poursuite de fantômes du passé perd contact avec la réalité, alourdissent le suspense. Ce climat déprimant engendre l’ennui et l’intrigue, qui superpose plusieurs niveaux d’incertitudes et d’anomalies, devient embrouillée. Les rares éclaircies heureuses sont créées par un enfant, innocent perdu dans ce désert affectif. (M.Bi. et A.Lec.)