Régis Debray est agacé par cette étiquette de “réac” dont certains l’affublent. Plongeant sa plume dans le vitriol policé dont il a le secret, il aligne, en redoutable bretteur, les arguments assassins, les références historiques, artistiques et idéologiques pour cerner l’idée de Modernité et de Progrès sous tous ses angles.
Ce prince de la formule n’a pas besoin de cent pages pour dénoncer la paresse de pensée des tenants de la communication, cette “machine à câlins” et affirmer son originalité. Il termine son livre par une prospective politique en reprenant les termes de Gramsci, plaidant pour une nouvelle gauche qualifiée de “tragique” qui allierait « l’optimisme de la volonté au pessimisme de l’intelligence. » Brillant pamphlet, aussi incisif et puissant que Les communions humaines (NB mai 2005) ou Le plan vermeil (NB janvier 2005).