Sur cette terre comme au ciel

Palerme, années quatre-vingt-dix. Davidu, neuf ans, apprend à boxer avec son oncle Umbertino. Son père, boxeur doué, est mort avant sa naissance. Son grand-père Rosario a connu le pire pendant la guerre en Éthiopie. Sa grand-mère Provvidenza lui apprend le latin et l’importance de l’école. Mais ses copains sont des petites brutes. Au terme d’une bagarre éprouvante, où il a pris le parti du souffre-douleur de la bande, il tombe définitivement amoureux de Nina, neuf ans elle aussi, amoureuse elle aussi… Les années d’adolescence vont lui apprendre, au fil des épreuves, qui il est vraiment.   Ce premier roman de Davide Enia frappe d’emblée par sa violence : celle de la ville, de la mafia, de la boxe, de la guerre : partout on risque sa vie dans un monde presque exclusivement viril. Le récit, qui joue sur trois époques et trois générations, les entremêle intimement, court sans trêve, rythmé par des dialogues percutants. On retient son souffle, mais, entre une amitié improbable, un amour à éclipses et de rudes combats, on respire pourtant une véritable humanité. Il faut accepter la dureté de nombreux passages car ce roman d’initiation ne prend tout son sens que dans les dernières pages. (M.-C.A. et L.C.)