Otto est passionnĂ© de foot mais nâayant ni ballon pour sâexercer, ni chaussures pour jouer, il est condamnĂ© Ă regarder les matches. Un jour, il lance une pierre contre lâarbitre et la consĂ©quence dĂ©passe les intentions. Depuis, tout va de travers dans la vie du garçon : il se sent coupable de tout et redoute tout. Et le pire arrive : son pĂšre, dĂ©mĂ©nageur, fait une chute en transportant un piano et se retrouve paralysĂ©. Otto se raccroche Ă son idĂ©al et sâexerce patiemment Ă faire des dribbles, avec un ballon volĂ© dâabord, puis avec le ballon offert par son pĂšre, que lâaccident nâa pas amputĂ© de son amour attentif. Ce qui fait le charme du rĂ©cit, câest la bienveillance de lâentourage – parents, adultes, camarades – et lâacharnement du hĂ©ros Ă rĂ©aliser son rĂȘve, en solitaire, mais avec une personnalitĂ© ouverte qui permet aux autres de lâaccompagner discrĂštement, de lâencourager par ces petits gestes de la vie qui font aller de lâavant. L’image de l’horloge intĂ©rieure d’Otto traduit finement ses sentiments intimes. Qu’elle s’arrĂȘte de battre, ou que son tic tac devienne obsĂ©dant, et le poids de la faute ou l’angoisse immobilisant le jeune hĂ©ros, deviennent immĂ©diatement sensibles au lecteur. Cette approche originale Ă©claire Ă©tonnamment la relativitĂ© du temps qui passe : perdre son short au cours d’un match, quelle Ă©preuve interminable ! Le rĂ©cit a un style et une sensibilitĂ© qui rapprochent immĂ©diatement le lecteur et les personnages.
Sur la touche
CHRISTENSEN Lars Saabye