Sur l’autre rive du Jourdain

Alvin Pendergast, un jeune fermier de l’Illinois mécontent de son sort et accablé par une sérieuse récidive de tuberculose, fugue, attiré par un inconnu. C’est en compagnie de cet individu, un gangster impitoyable, qu’il parcourt le Middle West, complice soumis de crimes crapuleux. Chemin faisant, ils s’adjoignent un nain pittoresque et d’une culture inattendue.

Le tableau de cette Amérique de l’été 1929, encore en pleine prospérité, ne manque pas de charme. Les fermes quasi autarciques, les bourgades avec leur petite banque, leur église, quelques voitures, de très rares distractions, tels les marathons de danse, le jazz, la pêche dans le Mississippi construisent un tableau idyllique. Cette société rurale en pleine transformation évoque une certaine forme de vie parfaite pour un écolo passéiste, et elle pourrait susciter de la nostalgie si l’horreur de la tuberculose ne rappelait pas que tout n’était pas paradisiaque. Fort d’une inspiration débridée, Monte Schulz a mis beaucoup de talent dans ce premier volume d’une trilogie.