Alors qu’elle roule au hasard le long de l’océan, la narratrice aperçoit une maisonnette en flammes derrière une dune. Un homme contemple l’incendie qu’il a allumé et l’invite à lui tenir compagnie. Ils passent la nuit à regarder la maison se consumer. Lui monologue autour de la destruction de ce symbole douloureux qui relie son enfance, les amants de sa mère, le suicide d’une jeune fille et ses brèves amours avec une terroriste italienne. Elle l’écoute vaguement, se remémorant un amant italien tué dans un attentat à Bologne, ou un autre, parisien, qu’elle aimerait retrouver… tandis qu’émergent de sa rêverie quelques personnages sortis des romans de Modiano, qui accompagnent ses nuits.
Avec de jolies phrases sobrement agencées, un véritable oeil de peintre sachant capter la poésie des couleurs et du mouvement, l’auteure du Canapé rouge (NB juin 2007) livre un récit intimiste, sorte d’errance affective, lancinante comme un ressac, qui reste cependant en deçà de la puissance évocatrice de ses autres ouvrages.