Le narrateur, vingt-sept ans, coupable d’avoir participé à un enlèvement crapuleux, purge sa peine dans une prison située sur une île. Il aggrave son cas en tuant un gardien : il sera condamné à perpétuité. Il raconte le monde carcéral, ses codétenus, les gardiens, le directeur… Le condamné, assez banal au début, prend peu à peu de la consistance et devient attachant de par sa naïveté, son code d’honneur de voyou et ses émois devant sa captive dont il tombe amoureux. Tous, prisonniers ou libres, subissent l’enfermement à l’intérieur des murs et dans l’île, les gardiens sont peut-être les plus malheureux ; Commandant, leur supérieur, devient lui-même une victime. Le ton monocorde du récit crée une ambiance pesante ; le lecteur s’imprègne de l’atmosphère sordide de la prison : le bruit, la solitude, les brimades, la cruauté, les suicides. L’auteur, philosophe et sociologue, décrit avec talent l’anéantissement quasi accepté d’une vie presque volontairement brisée, un destin d’un nihilisme absolu et un profond désenchantement moral. (E.G et M.S.-A.)
Sur l’île, une prison
TORCHIO Maurizio