Sa main serrant celle de sa maman, la petite fille traverse son quartier, les yeux fixĂ©s sur le fil rouge invisible quâelle a tendu entre son pĂšre et sa mĂšre, sĂ©parĂ©s. Une semaine chez Papa, une semaine chez Maman : les deux maisons sont proches, mais bien loin lorsquâon rĂȘve de renouer le fil qui unit les parents. Le moment de la sĂ©paration est toujours difficile ; chaque semaine, elle dĂ©balle pour quelques jours le contenu de son sac Ă dos, lâessentiel de sa vie qui ne la quitte pas⊠Et toujours le fil rouge lui permet de garder son Ă©quilibre.  Les sourires esquissĂ©s, les mains qui se tendent ou se sĂ©parent, les jeux et les Ă©changes : funambule sur le fil rafistolĂ© de noeuds qui dessinent ses Ă©motions, la petite fille raconte ses astuces pour tenter de rĂ©tablir entre ses parents la complicitĂ© quâelle aimait tant, les façons dâagir diffĂ©rentes chez lâun et lâautre. Sans parti pris parce que, finalement, « câest bien aussi » de lâautre cĂŽtĂ©. Les regards et les physionomies en disent beaucoup sur les sentiments par lesquels chacun passe. Des couleurs douces, une ligne rouge, une atmosphĂšre un peu hors du temps, et beaucoup de sensibilitĂ©, pour aider Ă comprendre un quotidien souvent douloureux. (M.T.)
Sur mon fil
VIDAL SĂ©verine, THOMAS Louis